Bibliothèque de l’université Paris-VIII, Saint-Denis (93)
1991-1997
2, rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis
Maître d’ouvrage : Rectorat de Créteil
Maître d’œuvre : Pierre Riboulet, assisté de Gérard Blanc, Nathalie Régnier
Collaborateurs extérieurs : Jean-Pierre Tohier (économiste), Rémi Raskin (acousticien), GET Ingénierie (BET fluides), Khephren Ingénierie (BET structure)
Surface hors œuvre nette
16 500 m2
Pour une lecture de ce bâtiment
Plusieurs thèmes de réflexion et de composition ont inspiré la conception de ce projet. Sans pouvoir les citer tous, tant ces choses sont tissées ensemble dans le cours du travail, j’en donnerai quelques-uns en tant qu’éléments d’une lecture possible de ce bâtiment.
La présence au monde, la situation dans la ville : Un volume rectangulaire régnant sur deux étages décollés du sol. En contrepoint de cette épure, des plans et surtout des coupes (une coupe par travée, toutes différentes) montrant une complexité considérable des enchaînements, des emboîtements de l’espace intérieur varié à l’infini sur le même thème. Ce rapport du simple et du complexe évoque pour moi le travail de la connaissance qu’il soit scientifique ou artistique : comment à partir de l’observation du monde, multiple et foisonnant fait d’une multitude de pratiques uniques, parvenir à des énoncés simples et universels.
La lumière, les Lumières : Lumière, transparence, fluidité sont les fondements de ce projet. La lumière naturelle est présente partout, elle est captée – piégée presque – de multiples manières : zénithale, frontale, oblique, réfléchie ou directe, frisante, rasante, de source visible ou masquée, variable évidemment avec la course du soleil et le mouvement des saisons. On l’aura compris, en accord avec la destination du bâtiment, c’est encore là une métaphore de la connaissance, aboutissement du travail intellectuel repoussant toujours un peu plus les ténèbres. […]
L’importance du plan : Le plan d’un bâtiment détermine l’espace dans lequel on vit et partant la manière de vivre. C’est la raison pour laquelle j’attache, dans tous mes projets, une importance particulière au plan. […]
La promenade architecturale : Parmi tous les grands principes novateurs énoncés par Le Corbusier à l’enfance du mouvement moderne, celui de la promenade architecturale m’a toujours semblé l’un des plus riches. […] Impossible de trouver ici un point à partir duquel on peut tout comprendre. On doit marcher. […]
La blancheur : À l’intérieur comme à l’extérieur, le blanc domine tout ce bâtiment. […] La page blanche est à l’opposé des conditionnements. Ce bâtiment doit lutter contre la “montée de l’insignifiance” dénoncée naguère par Castoriadis. […]