2008, Métamorphoses de l’engagement

19 Nov 2008 | Rencontre

Intentions

Pourquoi l’effort collectif est-il aujourd’hui mis au service de l’individualisme ? Comment a-t-on laissé l’esprit de compétition, élément diviseur s’il en est, prendre la place de la réflexion collective, productrice du bien commun ? La pratique peut-elle tenir lieu d’engagement ? Enfin comment concevoir l’engagement dans une époque où la théorie est marginalisée, où l’utopie n’est plus qu’un gros mot ?
À l’occasion de la tenue des expositions conjointes Atelier de Montrouge et Team 10 à la Cité de l’architecture ce printemps, chacun a pu mesurer combien la réflexion théorique et la pratique collective des années 1960 et 1970 nourrissaient de projets ambitieux et de propositions radicales qui toutes s’adossaient à la conviction que l’architecture pouvait, devait répondre aux grands défis sociaux. Quelque chose a changé, dans le champ architectural comme ailleurs, ces positions-là se sont transformées, l’homme engagé n’a plus le même visage. Qu’en est-il pour l’architecte en particulier ?
Retrouve-t-on ce qui s’est ainsi transformé, et de quelle façon ? Quels sont les nouvelles formes, les nouveaux sujets d’engagement ? Comment les nouvelles questions de notre société (le développement durable, l’évolution du « vivre ensemble ») interrogent la place du créateur, du politique engagé dans le monde professionnel ? Ce sont quelques-unes des questions que nous voulons mettre au cœur de cette après-midi de débats. Fidèles à la volonté d’ouverture qui caractérise notre démarche depuis maintenant trois ans, nous avons convié architectes et non-architectes à dialoguer sur ces questions : l’engagement a tout à gagner au décloisonnement…

Comme pour tous les thèmes précédemment abordés en débats publics par notre association, la question s’adresse, par-delà l’architecture, à toute la société.

2008, Métamorphoses de l’engagement - Actes du troisième colloque Pierre Riboulet

Programme

 

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Introduction, par Florence Crépu

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Dialogue 1*
La grande cause de l’individualisme, Edith Girard & Alain Lhostis

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Dialogue 2*
La compétition aura-t-elle raison de l’engagement ? Frédéric Bonnet & Chris Younès

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Dialogue 3*
Engagement sans utopie ? Alexandre Chemetoff & Robert Cantarella

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Synthèse des débats et conclusion, par Jean-Pierre Weiss

*Modératrice : Irène Omélianenko.

Intervenants

Édith Girard


Née en 1949, elle est diplômée de l’École supérieure d’architecture de Paris-Belleville où elle enseigne le projet d’architecture depuis 1976. On lui doit la réalisation de très nombreux programmes de logement à Paris et en province. Associée avec Olivier Girard depuis 1997, travaille principalement pour les collectivités publiques avec une agence de sept personnes environ. Elle est également professeur invitée : Berlage Institute (Hollande), université de Montréal et Uquam (Canada), université du Maryland (États-Unis), école Alba (Beyrouth Liban), Shibaura Institute of Tokyo (Japon), université Piloto à Bogota (Colombie).

Alain Lhostis


Âgé de 59 ans, cadre social, il est élu conseiller communiste de Paris en 1971 et constamment réélu depuis. Il a également été élu adjoint au Maire de Paris le 25 mars 2001, chargé de la santé et des relations avec l’AP-HP.

Frédéric Bonnet


Architecte, 43 ans. Fondateur avec Marc Bigarnet de l’agence Obras, qui regroupe entre dix et quinze collaborateurs à Paris et à Lyon sur des sujets associant équilibres des grands territoires, nouveaux quartiers, architecture et paysage. Enseignant en Suisse à Mendrisio et à Clermont-Ferrand, où il est responsable d’un cycle de master sur « l’entrelacement des échelles ». Associé au laboratoire Gerphau « architecture et philosophie ». Lauréat Europan 3 et lauréat du prix des réalisations Europan pour le parc de la Ereta à Alicante, architecte-conseil de l’État, médaille de l’Académie d’architecture et lauréat du Palmarès des jeunes urbanistes 2005 pour le travail d’Obras à l’échelle territoriale. Membre du comité de rédaction de la revue Urbanisme. Auteur de plusieurs articles sur les territoires durables et les liens entre architecture et grande échelle.

Chris Younès


Philosophe, docteur en philosophie et professeur des écoles d’architecture (Paris la Villette, Ecole spéciale d’architecture), ses travaux et recherches développent une interface architecture et philosophie sur la question de l’habiter au point de rencontre entre éthique et esthétique. Responsable du Gerphau (philosophie architecture urbain) et du réseau international « philosophie, architecture, urbain » entre écoles d’architecture et universités. Auteure de nombreux ouvrages sur le sujet.

 

Alexandre Chemetoff


Architecte et paysagiste, il a fondé le bureau des paysages en 1983. Dans cet atelier, en ardent défenseur du territoire, il a défriché de nombreuses manières d’engager sa transformation, entre paysage, urbanisme et architecture. Son œuvre est tout aussi riche que diversifiée : parcs, jardins, places, requalification de grands ensembles, nouveaux quartiers, aménagement urbain, constructions de bureaux, centres commerciaux ou logements. Parmi ces projets, on peut citer : l’île de Nantes, l’aménagement des rives de Meurthe et du Haut-du-Lièvre à Nancy, la place du Champ-de-Mars à Angoulême, le parc Paul-Mistral à Grenoble, des logements à Blanquefort… Il a reçu le Grand prix national de l’urbanisme en 2000 pour des projets reconnus comme des manifestes d’une pensée urbaine fondée sur l’action et l’écoute des habitants, dans la durée et à toutes les échelles du projet.

Robert Cantarella


Né en 1957 à Marseille, il a suivi les cours de l’école des Beaux-arts de cette ville, puis ceux d’Antoine Vitez à Paris. C’est de 1987 que date sa rencontre avec Philippe Minyana, dont il monte alors Inventaires, collaboration qui depuis se prolonge sans interruption jusqu’à aujourd’hui (la Maison des morts l’an dernier au Vieux-Colombier). Très attaché au théâtre contemporain, il a dirigé de 2000 à 2006 le théâtre de Dijon Bourgogne et s’apprête, avec Frédéric Fisbach, à faire fonctionner le 104, nouveau lieu de création dans le 19e arrondissement de Paris inauguré le 11 octobre.

Jean-Pierre Weiss


Jean-Pierre Weiss, ingénieur des Ponts et chaussées, a occupé de nombreuses responsabilités publiques et privées qui lui ont donné à plusieurs reprises l’occasion d’encourager la création et la culture architecturales. Ce fut notamment le cas de 1976 à 1982 à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, où,. en charge des investissements, il a développé les concours d’architecture dont celui remporté par Pierre Riboulet pour l’hôpital Robert-Debré, et de 1983 à 1986 comme directeur du Patrimoine au ministère de la Culture. Il est aujourd’hui en charge des constructions du ministère de la Justice à la tête de l’Agence publique pour l’immobilier de la justice.

Actes

Métamorphoses de l’engagement
Actes du troisième colloque Pierre Riboulet
Édité par les Éditions du Linteau
2009, 100 p., 10 euros
Commandez-le au prix de 12 euros (frais de port compris) :
Association Pierre Riboulet, 16, place d’Armagnac Hypérion D1301 33800 Bordeaux.

2008, Métamorphoses de l’engagement - Actes du troisième colloque Pierre Riboulet

Rencontres

2015. Exposition-Conférence Paris-8

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L’Université Paris 8 organise, à l’occasion du 20ème anniversaire de la pose de la 1re pierre de la bibliothèque universitaire, une exposition sur les bibliothèques de Pierre Riboulet.

2011, A qui profite la norme ?

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À l’heure où la norme technique exerce, en architecture comme ailleurs, une pression grandissante, il nous semble nécessaire de nous interroger sur ce qui est vécu comme une dérive par nombre d’entre nous.

2010, L’espace sens dessus dessous

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Urbanisme et architecture se nichent au cœur de ces questions : peut-on aménager, construire sans s’inscrire dans la longue durée, sans proposer un sens, offrir une possibilité tangible de savoir où l’on est ?

2007, Vacances de la critique ?

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Le deuxième colloque Pierre Riboulet se propose de confronter l’architecture et la société dans laquelle elle œuvre autour de ce nouveau sujet.

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On distingue volontiers les arts du temps (littérature, théâtre…) des arts du visible (peinture, sculpture…), mais les uns comme les autres affrontent la redoutable question de l’inscription temporelle : la durée.

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